Gelée royale

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Nom de la substance

Gelée royale

Description et usage traditionnel

  • Produit de la ruche
    • La gelée royale est une substance sécrétée par les glandes hypopharyngiennes et mandibulaires des abeilles ouvrières, en général entre le cinquième et le quatorzième jour de leur vie, destinée à nourrir une larve choisie, qui devient une reine. Celle-ci peut vivre jusqu’à quatre à cinq ans, alors que les ouvrières ne vivent que cinq à six semaines (d’où sa réputation dans la lutte contre le vieillissement) [1]
    • Les reines des abeilles bénéficient d'une fonction de reproduction et d'une durée de vie plus longue que celles des travailleuses, bien qu'elles aient le même génome

Composition

  • Protéines : 13 % (dont royaltine) et acides aminés essentiels
  • Sucres : 11 % (similaires à ceux du miel)
  • Lipides : 5 %, acides gras dont acide (E)-10-hydroxy-2-décénoïque ou 10HDA en grande quantité (2 à 5 % du poids de la gelée)
  • Eau : 70 % d’eau
  • Vitamines du groupe B (B5 surtout, B3, B8, B9)
  • Minéraux (magnésium, soufre, cuivre, phosphore, fer, etc.)
  • Oligoéléments (sélénium, manganèse, zinc, chrome, etc.)

Propriétés

  • Action anti-âge, les ingrédients composant la gelée royale (protéines : royalactine, lipides : acide 10-hydroxydécénoïque, vitamines : acide pantothénique) améliorent la longévité chez les abeilles ouvrières Apis mellifera [2], les mouches Drosophila Melanogaster, les grillons Gryllus bimaculatus, les vers à soie, les nématodes de Caenorhabditis elegans [3], [4] et les souris, par divers mécanismes : régulation à la baisse des facteurs de croissance analogues à l'insuline, ciblage de la rapamycine, régulation à la hausse de la signalisation du facteur de croissance épidermique, restriction alimentaire et amélioration de la capacité antioxydante, ils empêchent également la sénescence des tissus humains dans les cultures cellulaires [5]
  • Immunomodulant [6], potentialités dans les maladies inflammatoires et auto-immunes [7], inhibe la production d'oxide nitrique (NO) induite par LPS et IFN-β via l'inhibition de l'activation du NF-κB [8]
  • La gelée royale améliore la mémoire [9], restaure les perturbations cognitives liées à l’âge, favorise la survie et la fonction des cellules cérébrales, par une action multicible [10]
  • Amélioration de la mémoire spatiale chez le rat, prévention des troubles cognitifs [11]
  • La gelée royale possède des effets neuroprotecteur, antiasthénique, antidépresseur, antioxydant, hypotenseur, hypocholestérolémiant, hypoglycémiant, œstrogénique, antitumoral, immunomodulateur, anti-inflammatoire, antimicrobien, effets attribués aux molécules bioactives : acides gras (acide 10-hydroxy-2-décénoïque, acide 10-hydroxydécanoïque), protéines (royalactine, facteur de croissance, royalisine), et peptides antimicrobiens (jelleines, apisimine) [12]
  • Neuroprotecteur, induction de l’autophagie et stimulation de la sirtuine-1 par l’acide 10-hydroxy-2-décénoïque (potentialités dans la maladie de Parkinson [13]
  • La gelée royale possède une activité œstrogénique par interaction avec les récepteurs des œstrogènes, et en active l’expression génique [14]
  • Un essai clinique randomisé en double aveugle réalisé sur 200 femmes ménopausées âgées de 45 à 60 ans ayant reçu, soit un placebo, soit 1 g par jour de gelée royale en capsules, pendant huit semaines, a montré qu’une supplémentation en gelée royale était efficace pour soulager les symptômes de la ménopause [15]
  • Une supplémentation alimentaire en gelée royale améliore les paramètres de reproduction chez les rates atteintes du syndrome des ovaires polykystiques, en raison d’un effet anti-androgénique, d’une action antioxydante et d’une modulation de l'activité œstrogénique [16]** La protéine 57-kDa, baptisée royalactine, induit la différenciation de la reine chez les abeilles, en suractivant la prolifération cellulaire par la voie de transduction du signal de l'EGFR [17]
  • Chez les mammifères, le 10HDA se lie aux récepteurs cellulaires sensibles aux œstrogènes, avec une activité hormonale proche de celle des hormones sexuelles féminines
  • Une revue de littérature indique un effet favorable de la gelée royale dans la prévention du cancer du sein, à des doses quotidiennes inférieures à 200 mg/kg, car elle réduit le taux sérique d'œstrogènes, en même temps qu'elle augmente la progestérone [18]

Effet thérapeutique

  • Intérêt nutritionnel
  • Sénescence (?), prévention du vieillissement (?)
  • Ménopause (?)
  • Syndrome des ovaires polykystiques (?)

Effets indésirables

  • Contre-indication en cas de cancers hormono-dépendants
    • Le site officiel Santé.fr (Service public d'information en Santé SPSIS) recommande la prudence dans- ces indications [1]
  • Prudence en cas d'allergie au miel, au pollen, à la propolis, aux piqûres d’abeille ou aux fleurs de la famille des Asteraceae

Bibliographie

  1. Commault Estelle. (2017). Propriétés de la gelée royale et son utilisation comme complément dans des traitements thérapeutiques (Doctoral dissertation). Thèse Pharmacie, Université de Rennes 1
  2. Yang W, Tian Y, Han M, Miao X. Longevity extension of worker honey bees (Apis mellifera) by royal jelly: optimal dose and active ingredient. PeerJ. 2017 Mar 28;5:e3118. doi: 10.7717/peerj.3118. PMID: 28367370; PMCID: PMC5372980.
  3. Honda Y, Fujita Y, Maruyama H, Araki Y, Ichihara K, Sato A, Kojima T, Tanaka M, Nozawa Y, Ito M, Honda S. Lifespan-extending effects of royal jelly and its related substances on the nematode Caenorhabditis elegans. PLoS One. 2011;6(8):e23527. doi: 10.1371/journal.pone.0023527. Epub 2011 Aug 9. PMID 21858156; PMCID: PMC3153499.
  4. Detienne G, De Haes W, Ernst UR, Schoofs L, Temmerman L. Royalactin extends lifespan of Caenorhabditis elegans through epidermal growth factor signaling. Exp Gerontol. 2014 Dec;60:129-35. doi: 10.1016/j.exger.2014.09.021. Epub 2014 Oct 16. PMID: 25456847.
  5. Kunugi H, Mohammed Ali A. Royal Jelly and Its Components Promote Healthy Aging and Longevity: From Animal Models to Humans. Int J Mol Sci. 2019 Sep 20;20(19):4662. doi: 10.3390/ijms20194662. PMID 31547049; PMCID: PMC6802361.
  6. Sugiyama T, Takahashi K, Mori H. Royal jelly acid, 10-hydroxy-trans-2-decenoic acid, as a modulator of the innate immune responses. Endocr Metab Immune Disord Drug Targets. 2012 Dec;12(4):368-76. doi: 10.2174/187153012803832530. PMID 23061418.
  7. Sugiyama T, Takahashi K, Tokoro S, Gotou T, Neri P, Mori H. Inhibitory effect of 10-hydroxy-trans-2-decenoic acid on LPS-induced IL-6 production via reducing IκB-ζ expression. Innate Immun. 2012 Jun;18(3):429-37. doi: 10.1177/1753425911416022. Epub 2011 Sep 26. PMID 21948282.
  8. Sugiyama T, Takahashi K, Kuzumaki A, Tokoro S, Neri P, Mori H. Inhibitory mechanism of 10-hydroxy-trans-2-decenoic acid (royal jelly acid) against lipopolysaccharide- and interferon-β-induced nitric oxide production. Inflammation. 2013 Apr;36(2):372-8. doi: 10.1007/s10753-012-9556-0. PMID 23079939.
  9. Zamani, Z.; Reisi, P.; Alaei, H.; Asghar Pilehvarian, A. Effect of royal jelly on spatial learning and memory in rat model of streptozotocin-induced sporadic Alzheimer’s disease. Adv. Biomed. Res. 2012, 1, 1–10.
  10. Ali AM, Kunugi H. Royal Jelly as an Intelligent Anti-Aging Agent-A Focus on Cognitive Aging and Alzheimer's Disease: A Review. Antioxidants (Basel). 2020 Sep 29;9(10):937. doi: 10.3390/antiox9100937. PMID 33003559; PMCID: PMC7601550.
  11. Chen D, Liu F, Wan JB, Lai CQ, Shen LR. Effect of Major Royal Jelly Proteins on Spatial Memory in Aged Rats: Metabolomics Analysis in Urine. J Agric Food Chem. 2017 Apr 19;65(15):3151-3159. doi: 10.1021/acs.jafc.7b00202. PMID 28362493.
  12. Bíliková K, Hanes J, Nordhoff E, Saenger W, Klaudiny J, Simúth J. Apisimin, a new serine-valine-rich peptide from honeybee (Apis mellifera L.) royal jelly: purification and molecular characterization. FEBS Lett. 2002 Sep 25;528(1-3):125-9. doi: 10.1016/s0014-5793(02)03272-6. PMID 12297291.
  13. Martínez-Chacón G, Paredes-Barquero M, Yakhine-Diop SMS, Uribe-Carretero E, Bargiela A, Sabater-Arcis M, Morales-García J, Alarcón-Gil J, Alegre-Cortés E, Canales-Cortés S, Rodríguez-Arribas M, Camello PJ, Pedro JMB, Perez-Castillo A, Artero R, Gonzalez-Polo RA, Fuentes JM, Niso-Santano M. Neuroprotective properties of queen bee acid by autophagy induction. Cell Biol Toxicol. 2023 Jun;39(3):751-770. doi: 10.1007/s10565-021-09625-w. Epub 2021 Aug 27. PMID 34448959; PMCID: PMC10406658.
  14. Mishima S, Suzuki KM, Isohama Y, Kuratsu N, Araki Y, Inoue M, Miyata T. Royal jelly has estrogenic effects in vitro and in vivo. J Ethnopharmacol. 2005 Oct 3;101(1-3):215-20. PMID 15946813
  15. Sharif SN, Darsareh F. Effect of royal jelly on menopausal symptoms: A randomized placebo-controlled clinical trial. Complement Ther Clin Pract. 2019 Nov;37:47-50. doi: 10.1016/j.ctcp.2019.08.006. Epub 2019 Aug 22. PMID 31470366.
  16. Ab Hamid N, Abu Bakar AB, Mat Zain AA, Nik Hussain NH, Othman ZA, Zakaria Z, Mohamed M. Composition of Royal Jelly (RJ) and Its Anti-Androgenic Effect on Reproductive Parameters in a Polycystic Ovarian Syndrome (PCOS) Animal Model. Antioxidants (Basel). 2020 Jun 7;9(6):499. doi: 10.3390/antiox9060499. PMID 32517356; PMCID: PMC7346114.
  17. Kamakura M. Royalactin induces queen differentiation in honeybees. Nature. 2011 May 26;473(7348):478-83. doi: 10.1038/nature10093. Epub 2011 Apr 24. PMID 21516106.
  18. Aavani F, Rahimi R, Goleij P, Rezaeizadeh H, Bahramsoltani R. Royal jelly and its hormonal effects in breast cancer: a literature review. Daru. 2024 Dec;32(2):745-760. doi: 10.1007/s40199-024-00513-2. Epub 2024 May 8. PMID 38717683; PMCID: PMC11555035