Hélichryse italienne
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Nom de la plante
Hélichryse italienne, Immortelle
Dénomination latine internationale
- Helichrysum italicum (Roth) G. Don ssp serotinum
- Helichrysum italicum (Roth) G. Don ssp italicum
Famille botanique
Asteraceae
Description et habitat
- Bassin méditerranéen près du littoral, Corse, Balkans
- Plante herbacée de 30 à 50 cm poussant par petites touffes en sols sablonneux, secs et ensoleillés, tiges tomenteuses, laineuses, feuilles fines et grisâtres, alternes, molles, blanchâtres, argentées, capitules jaune or en juin-juillet, disposés en corymbes terminaux, ne se fanant pas (d'où son nom d'immortelle)
- Les hélichryses aiment les endroits sablonneux riches en silice
Histoire et tradition
- L'immortelle est présente en Corse pour le taxon "ssp italicum" littoral, maquis et pierriers
- Le taxon "ssp serotinum", plus continental, ne se trouve pratiquement pas en Corse
- Helichrysum italicum subsp. italicum est l'immortelle d'Italie à proprement parler
- Helichrysum italicum subsp. serotinum (DC.) P.Fourn. Elle se distingue de l'espèce type par des capitules plus ovoïdes et des akènes dépourvus de glandes
Parties utilisées
- Sommité fleurie
- Huile essentielle de plante fleurie
Formes galéniques disponibles
Dosages usuels
Composition
Composants principaux de la plante
- Huile essentielle
- Polyphénols : glycosides d'acide hydroxybenzoïque et d'acide hydroxycinnamique, acide acylquinique et acide caféoylhexarique
- Flavones, flavonols, flavanones, scutellaréine, quercétagétine, 6-hydroxylutéoline (dérivés méthoxylés)
- Dérivés du phloroglucinol : arzanol (surtout dans Helichrysum italicum subsp. microphyllum), alpha-pyrones prénylées du phloroglucinol
- Arénol (dérivé phénolique à noyau pyrane et fonction cétone) [1], glycosides de phényléthanoïdes
Composants principaux des bourgeons ou jeunes pousses
Composants principaux de l'huile essentielle
- Esters terpéniques :
- Origine Corse : acétate de néryle 35-75 % (composant le plus abondant), cétones et β-dicétones
- Origine Grèce : acétate de néryle 7% avec en plus acétate de géranyle 15% et géraniol)
- Cétones (15 à 20 %) : diones ou bétadiones ou β-dicétones = italidiones : italidione I, II, III (4,6,9-triméthyl-8-décène-3,5-dione = italidione I et 2,4,6,9-tétraméthyl-8-décène-3,5 dione = italidione II)
- Dans l’origine Corse, présence de quantités plus élevées de cétones et β-dicétones dans les jeunes pousses, et d’acétate de néryl en pleine floraison [2]
- L’acétate de néryle est le composant majoritaire de l’HE corse, avec propionate de néryle, nérol, cétones et β‐dicétones [3], eudesm‐5‐en‐11‐ol [4]
- Les procédés de distillation sont susceptibles de modifier la composition chimique de l'HE [5], tout comme l'origine géographique [6]
- Sesquiterpènes : béta-caryophyllène, alpha-cédrène, gamma-curcumène, alpha-curcumène
- Monoterpénols : nérol
- Limonène, 1,8-cinéole (origine Corse), alpha-pinène, alpha-sélinène et béta-sélinène
- L'hélichryse de Madagascar contient monoterpènes, monoterpénols, 1,8-cinéole (> 70 %) mais ni italidiones ni acétate de néryle
- Grande variabilité de l'huile essentielle selon la provenance [7], [8] :
- Corse : contiennent surtout des dérivés oxygénés : acétate de néryle, propionate de néryle, cétones aliphatiques et bêta-dicétones, peu d’hydrocarbures (limonène, gamma-curcumène, alpha-curcumène)
- Ex-Yougoslavie : alpha-pinène (22%), gamma-curcumène (10%), bêta-selinène (6%), acétate de néryle (6%), bêta-caryophyllène (5%), alors que alpha-curcumène (15-29%), gamma-curcumène, et alpha-pinène (25-30%) sont plus abondants dans les HE de la côte Adriatique
- Grèce : géraniol (36%), acétate de géranyle (15%), nérolidol (12%)
- Toscane : alpha-pinène (33–53%), acétate de néryle (10–22%), et hydrocarbures sesquiterpéniques (23–39%) : bêta-sélinène, bêta-caryophyllène, alpha-sélinène
Propriétés
Propriétés de la plante
- Anti-inflammatoire [9] et antalgique [10], inhibiteur de la peroxydation lipidique par l'acétophénone 1 (4-hydroxy-3-(3-méthyl-2-butényl)acétophénone) [11], [12] et par l'arzanol [13], [14], [15]
- Antispasmodique intestinal [16]
- En revanche, c’est une autre espèce, l'hélichryse stoechade, immortelle stoechade, ou immortelle des dunes Helichrysum stoechas (L.) Moench (syn. Gnaphalium stoechas L.) qui est aussi antispasmodique de la paroi de l’aorte [17], donc antihypertensive [18]
- Antioxydant [19], par inhibition enzymatique, activité de piégeage des radicaux libres, et effet cortisol-like [20], [21]
- L’extrait méthanolique d’Helichrysum italicum ssp. italicum améliore les fonctions cognitives, et inhibe l’acétylcholinestérase [22]
- Anti-infectieux (Staphylococcus aureus) [24]
- Antiviral, propriétés anti-HIV (arzanol) [25], [26]
- Vulnéraire, cicatrisant (apigénine) [27], comme beaucoup de plantes de la famille des Asteraceae [28]
Propriétés du bourgeon
Propriétés de l'huile essentielle
- Puissante activité antihématome [29] (supérieure à celle de l'arnica par voie locale)
- Les propriétés anti-ecchymotiques et anti-hématomes s’expliqueraient par les bêtadiones (italidiones I, II, III) qui faciliteraient leur résorption ultra-rapide par un mécanisme de chélation de la fibrine (?). Ces propriétés anti-hématomes des bêtadiones seraient liées au passage de la forme dionique à la forme énolique (équilibre entre les deux formes)
- Antiocoagulante, antiphlébitique, cicatrisante [30], [31], [32]
- Anti-âge, l'huile essentielle d’ Helichrysum italicum inhibe les activités de la collagénase et de l'élastase [33], effet comparable à celui de l'acide oléanolique, triterpène pentacyclique protecteur de la peau [34]
- Antispasmodique et anti-inflammatoire
- Anti-allergique (usage traditionnel, avec HE de camomille romaine)
- Antiproliférative [35]
- Antimutagène, surtout en mélange à parties égales entre Helichrysum italicum, Ledum groenlandicum, Ravensara aromatica [36]
- Anticatarrhale, mucolytique
- Stimulante hépato-pancréatique (?)
- Activité antibactérienne modérée, surtout sur staphylocoques [37], interagit avec le biofilm de Staphylococcus aureus [38], propriétés prometteuses [39]
- Réduit la résistance multiple d'Enterobacter aerogenes, Escherichia coli, Pseudomonas aeruginosa et Acinetobacter baumannii, augmente de façon significative l'efficacité des bêta-lactamines, quinolones, et chloramphénicol par activité sur les pompes à efflux [40]
- Autres plantes agissant sur les pompes à efflux et entrant en synergie avec les antibiotiques : Dichrostachys glomerata, Beilschmiedia cinnamomea, Aframomum citratum, Piper capense, Echinops giganteus, Fagara xanthoxyloides, Olax subscorpioidea [41]
Indications
Indications de la plante entière (phytothérapie)
- Action antibactérienne (arzanol) sur Staphylococcus aureus qui valide l’utilisation des extraits d'hélichryse par voie topique pour prévenir les infections des plaies, pratique ancrée dans la médecine traditionnelle du bassin méditerranéen [42]
- Cicatrisation des plaies [43], l'hydrolat est efficace lui aussi [44]
Indications du bourgeon (gemmothérapie)
Indications spécifiques de l'huile essentielle (aromathérapie)
- Hématomes externes mêmes anciens, phlébites et paraphlébites, ecchymoses, acrosyndrome, œdème
- Varicosités, couperose
- Bronchite, rhinopharyngite
- Rhumatismes, arthrite, polyarthrite
- Maladie de Dupuytren en applications locales
- Déficience hépatocytaire, hépatite, cirrhose [45]
- Hypercholestérolémie, bourdonnements d'oreille
Mode d'action connu ou présumé
Formulations usuelles
Réglementation
Effets indésirables éventuels et précautions d'emploi
- Neurotoxicité potentielle de l'huile essentielle (cétones)
- Peu cytotoxique ou génotoxique [46]
- Peu de risques d'interactions [47]
- Voie interne déconseillée ou à dosage faible
- Risque allergique modéré
- Interdite chez la femme enceinte et le jeune enfant
- Éviter chez les patients sous anticoagulants, interactions vraisemblables avec les antiagrégants
- Pas d'usage prolongé
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