Busserole
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Nom de la plante
Busserole ou Raisin d’ours
Dénomination latine internationale
Arctostaphylos uva-ursi (L.) Spreng. = Arbutus uva-ursi
Famille botanique
Ericaceae
Description et habitat
- Sous-arbrisseau vivace à tiges rampantes et souterraines
- Il émet des touffes de feuilles persistantes vert brillant, ovales à bord lisse, coriaces, finement veinées au-dessus
- Grappes de fleurs à corolle globuleuse blanc rosé
- Le fruit est une baie sphérique rouge sans jus surnommée “raisin d’ours”
Histoire et tradition
- Commune dans les lieux secs ombragés, Europe, Nord de l’Asie et de l’Amérique
Parties utilisées
- Feuille
Formes galéniques disponibles
- Teinture-mère de rameau feuillé
- EPS de feuilles
- Extrait sec Élusanes
- Extrait fluide
Dosages usuels
- 4 fois 3 grammes de drogue par 24 heures, soit 400 à 840 mg de dérivés hydroquinoniques
- 1 à 2 grammes d’extrait sec
Composition
Composants principaux de la plante
- Arbutoside (= arbutine, glucoside hydroquinonique : 5 à 15 %) d'extraction aqueuse
- Tanins galliques (15 à 20 %)
- Flavonoïdes (hyperoside, quercétol, kaempférol, myricétine)
- Triterpènes pentacycliques (acide ursolique et autres ursanes, uvaol)
- Iridoïde : monotropéoside, picéoside
- Allantoïne
Composants principaux des bourgeons ou jeunes pousses
Composants principaux de l'huile essentielle
Propriétés
Propriétés de la plante
- Astringent, antiseptique (très orienté vers les affections des voies urinaires)
- L’arbutoside (ou arbutine) est stable dans la drogue grâce aux tanins (d’où l’intérêt de conserver le totum) mais hydrolysé par les bactéries intestinales avec libération de son aglycone, l’hydroquinone (un phénol), conjuguée dans le foie, excrétée par voie rénale puis libérée dans les voies urinaires
- Synergie avec les acides phénoliques et picéoside
- Diurétique (flavonoïdes et glucosides)
- Anti-inflammatoire (iridoïdes et allantoïne)
- Il faut :
- 1°) une quantité suffisante de glucoside (non toxique) en principe jusqu'à 4 fois 3 grammes de drogue par 24 heures, soit 400 à 840 mg de dérivés hydroquinoniques
- 2°) assurer à l’urine une réaction alcaline (par exemple avec de l'eau de Vichy ou du bicarbonate de Na) pour décomposer les esters
- Les feuilles sont antimicrobiennes in vitro et in vivo vis-à-vis de nombreux germes (Candida, Staphylococcus, Escherichia, Salmonella)
Propriétés du bourgeon
Propriétés de l'huile essentielle
Indications
Indications de la plante entière (phytothérapie)
- Infections urinaires, cystites, uréthrites, néphrites, pyélites
- Maximum de concentration urinaire après 6 heures (70-75 % de la dose administrée), se prolongeant durant 24 heures
- Effet dépigmentant de la peau en cosmétique (diminution de la tyrosinase et de la mélanine)
- Contrindiqué chez la femme enceinte, l’arbutoside semblant tératogène
- Interactions : éviter les médicaments acidifiant les urines
Indications du bourgeon (gemmothérapie)
Indications spécifiques de l'huile essentielle (aromathérapie)
Mode d'action connu ou présumé
- L’arbutoside est hydrolysé par les bactéries intestinales avec libération de son aglycone, l’hydroquinone (un phénol), conjuguée dans le foie, excrétée par voie rénale puis libérée dans les voies urinaires
- quantité suffisante de glucoside (non toxique)
- Il a été dit que l’alcalinisation des urines était nécessaire pour décomposer les esters et améliorer l’efficacité, ce qui ne semble pas indispensable [1]
Formulations usuelles
- Utiliser une macération à froid pour éviter une teneur trop forte en tanins, puis faire chauffer dans un deuxième temps pour éliminer une éventuelle échinococcose
Réglementation
- Pharmacopée Française liste A (feuille)
Effets indésirables éventuels et précautions d'emploi
- Dans les conditions d'utilisation recommandées, l’usage de feuilles de busserole est une option thérapeutique sûre pour le traitement des infections des voies urinaires basses [2]
- Contre-indiqué chez la femme enceinte, la busserole étant ocytocique et l’arbutoside semblant tératogène
- Interactions : éviter les médicaments acidifiant les urines (vitamine C, fruits acides)
- À fortes doses : nausées, vomissement, irritabilité, insomnie, élévation de la fréquence cardiaque, albuminurie, hématurie [3]
- Des doses extrêmement élevées (dix fois la quantité recommandée) peuvent provoquer acouphènes, dyspnée, convulsions, délire, vomissements
Références bibliographiques
- ↑ Siegers C, Bodinet C, Ali SS, Siegers CP. Bacterial deconjugation of arbutin by Escherichia coli. Phytomedicine. 2003;10 Suppl 4:58-60. PMID 12807345
- ↑ de Arriba SG, Naser B, Nolte KU. Risk assessment of free hydroquinone derived from Arctostaphylos Uva-ursi folium herbal preparations. Int J Toxicol. 2013 Nov-Dec;32(6):442-53. doi: 10.1177/1091581813507721. PMID 24296864
- ↑ Chemical Information Review Document for Arbutin [CAS No. 497-76-7] and Extracts from Arctostaphylos uva-ursi. Supporting Nomination for Toxicological Evaluation by the National Toxicology Program, January 2006 [1]
- WHO monographs on selected medicinal plants (Monographies de l’OMS) VOLUME 2
- Dombrowicz, E., Zadernowski, R. & Swiatek, L. (1991). Phenolic acids in leaves of Arctostaphylos uva ursi L., Vaccinium vitis idaea L. and Vaccinium myrtillus L, Pharmazie, 46 (9): 680-1
- Akerreta Silvia, Cavero Rita Yolanda, Calvo María Isabel. First comprehensive contribution to medical ethnobotany of Western Pyrenees. J Ethnobiol Ethnomedicine. 2007; 3: 26.
- Rios JL et al. Antimicrobial activity of selected plants employed in the Spanish Mediterranean area. Journal of Ethnopharmacology, 1987, 21:139–152.
- Grases F et al. Urolithiasis and phytotherapy. International Urology and Nephrology, 1994, 26:507–511.
- Gina L. Nick. Antibiotics and urinary infections: too much too often? Life & Health Library, Townsend Letter for Doctors and Patients, Nov 2005 [2]