Busserole

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Arctostaphylos uva-ursi
Arctostaphylos Uva ursi

Nom de la plante

Busserole ou Raisin d’ours

Dénomination latine internationale

Arctostaphylos uva-ursi (L.) Spreng. = Arbutus uva-ursi

Famille botanique

Ericaceae

Description et habitat

  • Sous-arbrisseau vivace à tiges rampantes et souterraines
  • Il émet des touffes de feuilles persistantes vert brillant, ovales à bord lisse, coriaces, finement veinées au-dessus
  • Grappes de fleurs à corolle globuleuse blanc rosé
  • Le fruit est une baie sphérique rouge sans jus surnommée “raisin d’ours”

Histoire et tradition

  • Commune dans les lieux secs ombragés, Europe, Nord de l’Asie et de l’Amérique

Parties utilisées

  • Feuille

Formes galéniques disponibles

Dosages usuels

  • 4 fois 3 grammes de drogue par 24 heures, soit 400 à 840 mg de dérivés hydroquinoniques
  • 1 à 2 grammes d’extrait sec

Composition

Composants principaux de la plante

Composants principaux des bourgeons ou jeunes pousses

Composants principaux de l'huile essentielle

Propriétés

Propriétés de la plante

  • Astringent, antiseptique (très orienté vers les affections des voies urinaires)
  • L’arbutoside (ou arbutine) est stable dans la drogue grâce aux tanins (d’où l’intérêt de conserver le totum) mais hydrolysé par les bactéries intestinales avec libération de son aglycone, l’hydroquinone (un phénol), conjuguée dans le foie, excrétée par voie rénale puis libérée dans les voies urinaires
  • Synergie avec les acides phénoliques et picéoside
  • Diurétique (flavonoïdes et glucosides)
  • Anti-inflammatoire (iridoïdes et allantoïne)
  • Il faut :
    • 1°) une quantité suffisante de glucoside (non toxique) en principe jusqu'à 4 fois 3 grammes de drogue par 24 heures, soit 400 à 840 mg de dérivés hydroquinoniques
    • 2°) assurer à l’urine une réaction alcaline (par exemple avec de l'eau de Vichy ou du bicarbonate de Na) pour décomposer les esters
  • Les feuilles sont antimicrobiennes in vitro et in vivo vis-à-vis de nombreux germes (Candida, Staphylococcus, Escherichia, Salmonella)

Propriétés du bourgeon

Propriétés de l'huile essentielle

Indications

Indications de la plante entière (phytothérapie)

  • Infections urinaires, cystites, uréthrites, néphrites, pyélites
  • Maximum de concentration urinaire après 6 heures (70-75 % de la dose administrée), se prolongeant durant 24 heures
  • Effet dépigmentant de la peau en cosmétique (diminution de la tyrosinase et de la mélanine)
  • Contrindiqué chez la femme enceinte, l’arbutoside semblant tératogène
  • Interactions : éviter les médicaments acidifiant les urines

Indications du bourgeon (gemmothérapie)

Indications spécifiques de l'huile essentielle (aromathérapie)

Mode d'action connu ou présumé

  • L’arbutoside est hydrolysé par les bactéries intestinales avec libération de son aglycone, l’hydroquinone (un phénol), conjuguée dans le foie, excrétée par voie rénale puis libérée dans les voies urinaires
    • quantité suffisante de glucoside (non toxique)
    • Il a été dit que l’alcalinisation des urines était nécessaire pour décomposer les esters et améliorer l’efficacité, ce qui ne semble pas indispensable [1]

Formulations usuelles

  • Utiliser une macération à froid pour éviter une teneur trop forte en tanins, puis faire chauffer dans un deuxième temps pour éliminer une éventuelle échinococcose

Réglementation

Effets indésirables éventuels et précautions d'emploi

  • Dans les conditions d'utilisation recommandées, l’usage de feuilles de busserole est une option thérapeutique sûre pour le traitement des infections des voies urinaires basses [2]
  • Contre-indiqué chez la femme enceinte, la busserole étant ocytocique et l’arbutoside semblant tératogène
  • Interactions : éviter les médicaments acidifiant les urines (vitamine C, fruits acides)
  • À fortes doses : nausées, vomissement, irritabilité, insomnie, élévation de la fréquence cardiaque, albuminurie, hématurie [3]
    • Des doses extrêmement élevées (dix fois la quantité recommandée) peuvent provoquer acouphènes, dyspnée, convulsions, délire, vomissements

Références bibliographiques

  1. Siegers C, Bodinet C, Ali SS, Siegers CP. Bacterial deconjugation of arbutin by Escherichia coli. Phytomedicine. 2003;10 Suppl 4:58-60. PMID 12807345
  2. de Arriba SG, Naser B, Nolte KU. Risk assessment of free hydroquinone derived from Arctostaphylos Uva-ursi folium herbal preparations. Int J Toxicol. 2013 Nov-Dec;32(6):442-53. doi: 10.1177/1091581813507721. PMID 24296864
  3. Chemical Information Review Document for Arbutin [CAS No. 497-76-7] and Extracts from Arctostaphylos uva-ursi. Supporting Nomination for Toxicological Evaluation by the National Toxicology Program, January 2006 [1]
  • WHO monographs on selected medicinal plants (Monographies de l’OMS) VOLUME 2
  • Dombrowicz, E., Zadernowski, R. & Swiatek, L. (1991). Phenolic acids in leaves of Arctostaphylos uva ursi L., Vaccinium vitis idaea L. and Vaccinium myrtillus L, Pharmazie, 46 (9): 680-1
  • Akerreta Silvia, Cavero Rita Yolanda, Calvo María Isabel. First comprehensive contribution to medical ethnobotany of Western Pyrenees. J Ethnobiol Ethnomedicine. 2007; 3: 26.
  • Rios JL et al. Antimicrobial activity of selected plants employed in the Spanish Mediterranean area. Journal of Ethnopharmacology, 1987, 21:139–152.
  • Grases F et al. Urolithiasis and phytotherapy. International Urology and Nephrology, 1994, 26:507–511.
  • Gina L. Nick. Antibiotics and urinary infections: too much too often? Life & Health Library, Townsend Letter for Doctors and Patients, Nov 2005 [2]