Jusquiame noire

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Hyoscyamus niger

Nom de la plante

Jusquiame noire, henbane (anglais)

Dénomination latine internationale

Hyoscyamus niger L.

Famille botanique

Solanaceae

Description et habitat

  • Plante annuelle ou bisannuelle selon les variétés, d'origine asiatique
  • Tige velue et visqueuse, feuilles très velues vert pâle
  • Odeur nauséabonde
  • Fleurs groupées en courte grappe, corolle à 5 lobes, jaune grisâtre veinées de violet ou de pourpre noirâtre
  • Elle a la réputation de pousser à des endroits insolites comme des chemins abandonnés, des cimetières, dans les endroits sablonneux
  • La jusquiame blanche Hyoscyamus albus L. en est proche, elle pousse sur le pourtour du bassin méditerranéen

Histoire et tradition

  • Connue dans la Grèce antique
  • On attribuait à la jusquiame le pouvoir de rendre les gens prophétiques
  • On la consommait et on la fumait
  • Utilisée dans des philtres d’amour, comme la mandragore et la belladone, mais aussi des baumes de sorcières, car les graisses favorisent l’absorption des alcaloïdes par les voies naturelles cutanées ou muqueuses (surtout)
  • Le terme latin vient du grec ancien hyoskyamos = fève de porc, allusion à l'épisode de l'Odyssée durant lequel la magicienne Circé transforma en pourceaux les compagnons d'Ulysse en leur faisant boire un philtre contenant de la jusquiame. Ulysse était immunisé grâce à un antidote végétal dont Hermès lui avait fait présent (peut-être le perce-neige Galanthus nivalis ou d'autres Amaryllidaceae, qui possèdent des effets anticholinergiques)
  • Son nom anglais henbane est dérivé de henn (poulet) et bana (meurtrier) en raison de leur toxicité pour les oiseaux, qui se paralysent et meurent lorsqu'ils consomment les graines, lesquelles sont également toxiques pour les enfants, les rongeurs, les porcs et les poissons. Toutes les parties de la plante sont toxiques, de petites quantités provoquent vertiges, délire et d'autres effets anticholinergiques
  • Les Solanaceae "vireuses", dont fait partie la jusquiame, sont évoquées dans les histoires de métamorphoses d'homme en animal, la lycanthropie par exemple, car elles peuvent générer des hallucinations puissantes, comme celle d'avoir pris la forme d'un animal et d'en adopter le comportement [1]

Parties utilisées

  • Feuilles, sommités fleuries

Formes galéniques disponibles

Dosages usuels

Composition

Composants principaux de la plante

Composants principaux des bourgeons ou jeunes pousses

Composants principaux de l'huile essentielle

Propriétés

Propriétés de la plante

  • Parasympatholytique puissant
  • Sédatif du système nerveux central
  • La scopolamine est moins toxique que l’atropine et plus lipophile
  • De ce fait elle passe plus facilement la barrière hémato-encéphalique
  • C’est l’espèce la moins riche en alcaloïdes (par rapport à belladonne et datura)
  • Les graisses favorisent l’absorption par les conduits de transpiration (aisselles) et du rectum ou du vagin

Propriétés du bourgeon

Propriétés de l'huile essentielle

Indications

  • Attention à la toxicité
  • Spasmolytique, anti-asthmatique, anti-sécrétoire, mydriatique (propriétés parasympatholytiques)
  • Analgésique en usage externe
  • Indications homéopathiques : [2]
    • Surexcitation, jalousie, délire, logorrhée, confusion (vieillards), excitation sexuelle, délire de persécution
    • Spasmes, tremblements, tics, myoclonies, nystagmus, blépharospasme, convulsions, hoquet, toux spasmodique aggravée couché et améliorée en position assise

Indications de la plante entière (phytothérapie)

  • La scopolamine pure est utilisée sous forme de médicament transdermique à placer derrière l’oreille pour la prévention des maux de voyage et des nausées
  • Maladies neuro-dégénératives (?)
  • Les alcaloïdes tropaniques (atropine, hyoscyamine et scopolamine) furent utilisés pendant la Seconde Guerre mondiale comme sérum de vérité

Indications du bourgeon (gemmothérapie)

Indications spécifiques de l'huile essentielle (aromathérapie)

Mode d'action connu ou présumé

  • Parasympatholytique puissant

Formulations usuelles

Réglementation

Effets indésirables éventuels et précautions d'emploi

Références bibliographiques

  1. Bézanger-Beauquesne, Pinkas, Torck, Trottin. Plantes médicinales des régions tempérées. Ed. Maloine. Paris. 1980.
  2. Guermonprez, Pinkas, Torck. Matière médicale homéopathique. Ed. Doin. Paris. 1985, réédition Boiron. 1997.
  • Bruneton J. Pharmacognosie, Phytochimie, Plantes médicinales. Ed. Tec et Doc. 1997.
  • Haas L.F. Hyoscyamus niger (henbane). J Neurol Neurosurg Psychiatry. Aug 1995; 59(2): 114. PMCID: PMC485983